Un autre modèle d’entreprise est-il possible ? Un modèle qui repose tant sur des éléments financiers que sociétaux, humains, éthiques ou environnementaux. C’est la conviction d’un nombre croissant de dirigeants, partout dans le monde. En France, on observe ce phénomène à travers la société/entreprise à mission, un statut juridique qui a déjà attiré plus de 1300 entreprises. Par ailleurs, des labels comme B Corp séduisent aussi de plus en plus. Un changement de paradigme qui pousse encore plus loin la question de la RSE…
Société à mission, un engagement légal
Le statut d’entreprise à mission est né de la loi française PACTE de 2019. Une invitation lancée aux entreprises désireuses de prendre en compte les impacts sociaux, sociétaux et environnementaux dans leur activité, au-delà de la question de la rentabilité. Cet engagement fort s’inscrit dans une dynamique de contribution à une société plus durable et responsable, mais n’est pas sans conséquence… La société à mission doit déclarer sa raison d’être à travers des objectifs ESG (environnement, social, gouvernance), inscrits dans ses statuts et traduits en actions concrètes. Cela transforme, à la fois, sa structure, son modèle de gouvernance, la nature de ses activités et de ses opérations, mais aussi la formulation de ses comptes et les exigences de reporting financier et extra-financier. Le tout, monitoré en interne et évalué par un organisme tiers.
Un engagement qui séduit
Malgré les exigences de ce statut particulier, on estime à 10 000 le nombre de sociétés à mission françaises d’ici 2025. Et pour cause, ce mouvement recèle d’atouts… Cela permet de donner du sens aux activités et de placer l’entreprise en phase avec les enjeux actuels et futurs, afin de mieux les appréhender. C’est également une façon de répondre aux attentes du citoyen-consommateur, de plus en plus attentif aux questions sociétales et environnementales, mais aussi d’assurer sa pérennité et de bousculer son marché, en prouvant qu’un modèle plus vertueux est possible. En outre, la société à mission affirme son identité et matérialise ses valeurs, renforçant ainsi son attractivité en tant qu’employeur. Sans oublier des gains internes, comme une amélioration de la gouvernance, de la prise de décision ou de la connaissance de son écosystème.
Quid du label B Corp ?
Par ailleurs, près de 7000 entreprises dans le monde, dont 350 en France et une centaine en Belgique, ont également franchi le cap du label B Corp, une certification ESG, reconnue et exigeante. Comment expliquer ce succès ? D’abord, le label B Corp ouvre les portes d’une communauté internationale, qui partagent les mêmes engagements, au service de l’intérêt commun. Géré par un organisme indépendant et fondé aux États-Unis en 2006, le label offre une visibilité et une crédibilité manifestes en matière ESG. Il incarne donc une autre voie pour transformer concrètement une entreprise et l’aligner sur les enjeux de notre époque. Preuve du poids croissant de ces démarches, d’autres certifications fleurissent, comme les labels LUCIE, Positive Workplace ou Engagé RSE de l’AFNOR.