Résilience numérique: quand «Microsoft» éternue, les entreprises s’enrhument

Cet été, une panne informatique a secoué la planète et immobilisé des milliers d’entreprises. Cet incident majeur, une simple mise à jour défectueuse, met en lumière la fragilité des infrastructures numériques et sonne comme un avertissement. Quelles leçons en tirer pour votre entreprise?

Le matin du 19 juillet 2024, le monde se réveillait partiellement paralysé. Aéroports, hôpitaux, trains, transporteurs, entrepôts, médias ou banques, nombre de secteurs étaient touchés, des milliers d’entreprises étaient à l’arrêt. Un véritable effet domino. La cause? Une panne informatique, attribuée à Microsoft, aux répercussions multiples et un réveil brutal pour la résilience numérique des entreprises…

Onde de choc numérique

De Ryanair à Amazon, en passant par UPS, des milliers de sociétés, multinationales et PME, ont connu de sérieux problèmes techniques. Devant ce bug informatique majeur, certaines ont même dû revenir au bon vieux système «papier» ou trouver des solutions d’urgence; dans le secteur de la santé, des services d’urgences ont été fermés et des chirurgies reportées. Attribuée à Microsoft, cette panne résulte, en réalité, d’une mise à jour défectueuse de l’antivirus Falcon Sensor de la société CrowdStrike. Ce «simple» incident a suffi à déclencher une cascade systémique de défaillances, provoquant des erreurs d’écran bleu sur environ 8,5 millions d’appareils Windows et entrainant des interruptions majeures des services Microsoft 365, comme Outlook, Teams ou OneDrive.

Avertissement «sans» frais

Malgré les perturbations et l’impact financier, les entreprises s’en sortent plutôt bien. En quelques heures, Microsoft résolvait la panne, tout en jetant son partenaire CrowdStrike en pâture, et permettait au monde de reprendre un cours normal. Mais, pour les dirigeants attentifs, cet incident met en lumière un constat inquiétant: les entreprises sont hyper-dépendantes d’une poignée de services informatiques, en particulier les clouds, qu’ils appartiennent à Microsoft, Google, Amazon ou Apple. Bien entendu, c’est un atout de pouvoir compter sur un seul prestataire reconnu; mais cette concentration extrême, à une échelle mondiale, présente des risques réels: pannes, mais aussi failles de sécurité, cyberattaques, etc. La dépendance aux géants du cloud invite donc à une réflexion sur la fragilité des infrastructures digitales…

Penser la résilience numérique

Une fois le constat posé, encore faut-il agir pour renforcer votre résilience numérique, sur base de votre capacité à anticiper, à réagir et à élaborer des alternatives viables.

1. Ne pas mettre tous ses octets dans le même nuage

Dans la sphère financière, la recette est bien connue: «ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier». Cette diversification vaut pour votre «panier technologique», via une approche multicloud qui minimise les risques en combinant plusieurs fournisseurs: pourquoi pas Microsoft 365 pour la productivité; Amazon Web Services (AWS) pour héberger vos données; et Google Cloud pour l’analyse des données?

2. Ne pas se contenter d’un excellent plan A

Malgré vos précautions, vous n’empêcherez pas les crises, il faut donc prévoir le pire en élaborant des plans B, C ou D. Cela peut passer par la mise en place des systèmes de sauvegarde robustes, des plans de continuité des activités, des procédures de récupération des données ou des systèmes de communication alternatifs. Testez aussi régulièrement ces «filets», afin de vous assurer de leur efficacité en situation réelle.

3. Garder ses activités entre ciel et terre

Le cloud cumule une série d’atouts, mais il peut être judicieux d’adopter une approche hybride de votre infrastructure digitale, en associant des solutions de cloud public, de cloud privé et d’infrastructures sur site. Vos applications et données critiques peuvent être conservées sur des serveurs locaux, alors que celles moins sensibles peuvent être confiées au cloud. Une approche plus flexible, agile, résiliente et souveraine.

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